Château après les grands travaux d'André Martin
En 1961, sous le ministère d’André Malraux, les extérieurs du château de Montigny-sur-Aube, son parc, et sa chapelle dans son ensemble, sont classés monument historique. Edmée Pierre Hermitte en est le propriétaire depuis 1956. À sa mort en 1982, M. Mirmand achète le domaine avant de le vendre à son tour, en 2002, à Marie-France Menage-Small, actuelle propriétaire.
Classé monument historique
En 1918, alors qu’il est inscrit à l’école d’artillerie de Montigny-sur-Aube, HarryTruman séjourne plusieurs mois au château. L’officier américain deviendra, en 1945, le trente-troisième président des États-Unis.
Les Allemands, quant à eux, occuperont le domaine au cours de la Seconde Guerre mondiale. Ils transformeront le grand salon en kommandantur.
Pendant les guerres mondiales
André Martin, grand soyeux lyonnais et beau-frère d’Édouard Aynard, membre de l’Institut et propriétaire de l’abbaye de Fontenay proche de Montbard, devient l’acquéreur de Montigny-sur-Aube. Dès 1902, il entreprend d’importants travaux de restauration sous l’expertise conjuguée d’Édouard Aynard et de l’architecte dijonnais Javelle. L’image du château s’en trouve transformée, tant extérieurement qu’intérieurement. C’est elle que nous connaissons encore de nos jours. Alors qu’il opte pour une restauration de la façade nord et son décor de colonnes superposées, André Martin se lance dans une vaste transformation de la façade sud, côté jardin. D’un aspect jusque-là sobre, celle-ci se voit totalement remaniée dans un style néo-Renaissance d’une grande qualité architecturale.
Les grands travaux au début du XXe
Joseph Gustave
Le Bas du Plessis (1808-1901), son gendre
Philippe Vaillant de Savoisy (1781-1860)
Pendant la Révolution, le château subit d’importantes détériorations parmi lesquelles on peut citer les bris de sculptures et d’armoiries, mais aussi la destruction du châtelet. En 1794, un terrible incendie semble avoir ravagé les trois quarts de la propriété, obligeant Philippe Vaillant de Savoisy, fils de Bénigne Joseph, à d’importants travaux de démolition en 1817. Celui-ci en a témoigné par écrit. Joseph Gustave Le Bas du Plessis, par son mariage avec la fille de Philippe de Savoisy, devient le nouveau propriétaire des lieux en 1862. En raison d’un revers de fortune, leur fille Anne se voit obligée de vendre le domaine en 1901,entraînant la disparition des archives.
Un incendie ravageur à la fin du XVIIIe
René Nicolas de Maupeou, seigneur de Montigny-sur-Aube. Photo D. R
Nous sommes en 1625 lorsque Philiberte d’Amoncourt épouse Antoine de Barillon de Morangis, maître des requêtes, nommé conseiller d’Etat et directeur des Finances en 1648. En remerciement de ses bons et loyaux services, Louis XIV élève la seigneurie de Montigny-sur-Aube en marquisat en 1697. Quelques années plus tard, en 1724, la famille d'Amoncourt cède le château de Montigny-sur-Aube à René Nicolas de Maupeou, chancelier de France sous Louis XV. À sa mort, il lègue la propriété à son frère, lieutenant-général des armées du roi, qui la vend en 1784 à Bénigne Joseph Vaillant, comte de Savoisy.
Un marquisat sous Louis XIV
Nous sommes au XVIe siècle. Influencé par son oncle et ses voyages en Italie, Jean V décide de mettre le château féodal de Montigny-sur-Aube au goût du jour, aidé par son frère René, maître des eaux et forêts. L’architecte Jean Bullant, à qui l’on doit les châteaux du Petit-Chantilly, d’Écouen ainsi qu’une aile du Louvre, est alors très en vogue. Son influence est visible sur l’exceptionnelle chapelle castrale de Montigny ainsi que sur la façade nord de la cour d’honneur constituée de 44 colonnes toujours visibles. Il faut imaginer le château composé d’une vaste cour intérieure close par trois corps de bâtiments et un mur, l’ensemble formant un quadrilatère, reprenant ainsi le plan de la place forte initiale. Une gravure datée de 1858, postérieure à la démolition d’une grande partie de la propriété, donne une idée des lieux à l’époque de Jean V, en pleine Renaissance.
Estampe de Nesle, 1858. Photo D. R.
René d’Amoncourt, atelier de Corneille de Lyon. Photo D. R.
Après avoir évolué aux côtés de son oncle Claude de Longwy, cardinal de Givry et pair de France apparenté au roi, Jean V d’Amoncourt devient archidiacre de Langres puis évêque de Poitiers. L’évêché comprend alors environ les deux tiers de la Haute-Marne actuelle, la moitié de la Côte-d’Or, un bon quart de l’Aube, un quart de l’Yonne ainsi qu’une partie de la Haute-Saône, soit 850 paroisses réparties sur 15 000 kilomètres carrés.
Jean V d’Amoncourt et la Renaissance
Commençons par imaginer un château fort datant du XIIe siècle… Deux cents ans se sont écoulés lorsque la famille d’Amoncourt, originaire du canton de Port-sur-Saône en Franche-Comté, émigre en Champagne, dans le diocèse de Langres.Elle y dispose de trois seigneuries, dont celle de Montigny-sur-Aube. Nous sommes au début du XIVe siècle. « Nec mors, nec vita », telle est la devise affichée sur le blason de la famille d’Amoncourt, de gueules au sautoir d’or (couleur rouge de l’écu barré d’une croix de Saint André dorée). La devise, tirée de l’épitre de Saint-Paul apôtre aux Romains peut ainsi être traduite : « Ni la mort, ni la vie [ne pourront nous séparer de l’amour du Christ]. » Ainsi les d’Amoncourt donneront-ils autant de seigneurs laïcs qu’ecclésiastiques. Ces derniers, selon la tradition,sont les cadets qui, très jeunes, entrent dans les ordres.
La famille d’Amoncourt et la seigneurie de Montigny
CHATEAU DE MONTIGNY-SUR-AUBE
+33 (0)3 80 93 55 23 / +33 (0)6 08 90 75 10
Château de Montigny 21520 Montigny-sur-Aube
2 rue de l’Eglise 21520 – Montigny-sur-Aube